Né à Rambouillet le 30 décembre 1921
Fusillé à Rennes le 17 juillet 1946

25
ans



Il est né a Rambouillet son père étant alors adjudant au 4ème régiment de hussards de cette ville.
Le régiment était stationné depuis 1919 au quartier de la Vénerie ( qui est maintenant appelé quartier général Estienne)
La famille Jasson habitait en face de la caserne.
Au moment de la déclaration de guerre le 2 septembre 1939 le régiment rejoindra le front.
Léon Jasson (père) est mort d'un cancer vers 1939.

Son père prend sa retraite proportionnelle militaire, juste après avoir été nommé aide distributeur par la direction des chemins de fer de l’État en Seine-et-Oise.
Sa mère, Maria Gouédard, est institutrice.
La famille Jasson s'installe alors à Herblay.
C'est à Planguenoual (berceau familial) qu'ils passent leurs vacances.

Planguenoual septembre 1933
Membre du Service Spécial
de Célestin Lainé.
Titulaire d'un baccalauréat de philosophie, il entame des études de droit puis rapidement se consacre uniquement à la cause bretonne.
Il adhère au PNB en 1942 à la section de Paris créée par Denise Guieysse.
iI y rencontre Marcel Bibé (ils deviendrons inséparables).
Membre des Bagadou Stourm et du Service Spécial de Célestin Lainé.
Formateur au sein des Bagadou Stourm

groupe de jeunes militants au manoir du Rusquec, août 1943

Bagadou Stourm au manoir du Rustec, août 1943
1943 - réfractaire au STO Léon Jasson s’installe comme manœuvre dans une ferme familiale en Bretagne
Fin décembre 1943 il sera dans les premiers à rejoindre Le Bezen Perrot.
Bezen Perrot
Parmi eux, Jasson intègre rapidement l’état-major de la formation.
J’eus alors vingt hommes sous mes ordres, tandis que Péresse était chef de toute l’unité"
De plus, le commandement de toute l’unité semble revenir à Jasson lorsque Péresse s’y absente.
le 27 juillet 1944 il est blessé au bras lors de l'attaque du maquis de Coat-Mallouen à Plésidy (Côtes-du-Nord) alors qu'il opère avec un SonderKommando.
Fracture longitudinale du pouce jusqu’au poignet. Une balle de fusil-mitrailleur est rentrée juste à la première articulation du pouce, séparant l’os en deux dans le sens de la longueur ; brisant la deuxième articulation et ressortant au poignet.
Il était hospitalisé au moment du repli du Bezen Perrot sur l'Allemagne (début Août)
Il ne reverra jamais son unité.
Fuite et arrestation
Evacué en train sanitaire, la résistance repousse son convoi vers le sud.
Embarqué à Montpellier par une division SS qui remonte vers le nord, il doit forcer le passage par les armes.
Jusqu'au-boutiste, il s'engage dans une unité de la Waffen-SS.
Il aurait combattu à Bastogne lors de la bataille des Ardennes.(Kristian Hamon)
Pour Gregory Bouysse Jasson s’est réengagé en Allemagne au sein de la 1ère division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler
Selon ses propres dires (autobiographie) il se serait réengager au sein de la 2e division SS Das Reich .
L'engagement de Jasson dans la SS est réfutée par Yves Mervin.
Engagement dans la SS - Une légende ?
Mayence - Réputé guéri il refuse un engagement dans les waffen-SS et il est envoyé à Francfort où il est employé comme gardien dans un camp de travailleurs internationaux.
Devant l'avancée des Américains, il est transféré à Gotha où il est capturé.
Yves Mervin : "Viens rejoindre notre armée"
A la fin de la guerre alors qu'il travaillait dans une ferme a Lauterbach (dans le land de la Hesse), il est dénoncé et arrêté par les Américains et est arrêté le 1er avril 1945 à Fulda (Hesse).

Cinq mois avant sa mort

Dernière lettre de Léon Jasson à sa mère.
l'annotation manuscrite est de Louis Feutren.
Procès et exécution
A Rennes,lors de son procès il ne renie rien de ses idées et ne regrette pas ses actes.
Condamné à mort,
Il sera fusillé le 17 juillet 1946 au centre de tir de Coëtlogon près de Rennes.
Il est enterré au cimetière Est de Rennes.
Ont été également fusillés ce jour-là (deux par deux) :
Les exécutions d'agents du Reich avaient lieu au stand de tir de Coëtlogon avant le lever su soleil.
En règle générale les traîtres étaient fusillés à genoux, les yeux bandés.
Les inhumations avaient lieu le jour même au cimetière de l'est à Rennes.
Hormis deux transferts de cercueils vers la commune d'origine des défunts, signalés sur le registre, les familles des autres fusillés ne semblent pas s'être manifestées.
Les concessions étant provisoires, il n'y a plus de sépultures.
Le seul à avoir fait l'objet d'une concession perpétuelle est Léon Jasson.
Sépulture de Léon Jasson


En 1949, Marcel et Denise Guieysse germent l’idée d’édifier un autre lieu à la mémoire de Jasson.
il est nécessaire de rassembler des fonds pour acheter la concession, elle qui depuis le 17 juillet 1946 n’est que provisoire.
Guieysse communique alors au plus grand nombre :
La plupart d'entre vous ont connu notre camarade Léon Jasson ou ont entendu parler de lui.
Léon Jasson reste une des plus pures figures du mouvement breton.
Il appartenait à ces générations de jeunes qui, à leur entrée dans la vie, trouvèrent devant eux la voie ouverte par Breiz Atao. Le vœu de la mère de Jasson, son plus cher et plus ardent désir, serait de pouvoir acheter la concession. Mais Madame Jasson, aveugle vit tout juste de ses modiques ressources
Nous avons pensé qu'un appel lancé à nos amis pourrait lui en donner les moyens.
Vous comprenez bien qu'il s'agit ici de permettre à une mère si douloureusement éprouvée de conserver et d’élever une sépulture décente à son fils. Nous vous lançons donc cet appel, confiants que vous y répondrez généreusement.
Nous ne pouvons adresser cet appel à tous ceux qui sont susceptibles d’y répondre. Nous comptons sur vous pour le faire connaître autour de vous et pour vous faire au besoin le collecteur de souscriptions.
L’appel de Guieysse trouve un écho particulièrement positif auprès de Lainé, qui prend à cœur son rôle de collecteur en Irlande, ainsi qu’auprès d’autres personnalités du mouvement breton telles que Pierre Le Bihan, ou encore le moine Joseph Duchauchix.
Au-delà de la sphère bretonne, dix anciens SS français accordent 1175 francs à la démarche.
Au bout de quelques mois, l’élan de solidarité est un véritable succès. Denise Guieysse remet 15 000 francs à la famille de Jasson, qui rajoute de son côté le nécessaire afin d’octroyer une concession perpétuelle au défunt.
Source :mémoire de Master de Léo Guéhenneux
"Ceux qui possèdent au plus haut point cette vertu virile de patience ne souhaitent pas les réalisations immédiates, qu’ils savent éphémères parce que venues avant terme. Ils acceptent les échecs sereinement, car ils ont une vue plus haute et plus juste des choses. Seuls de tels hommes sont capables de préparer la venue indispensable d’une jeune élite nationaliste. En effet, la formation de cette élite exige avant tout une patience que rien ne peut rebuter.
Nos Dieux nous ont laissé l’espérance d’un retour. Pour hâter ce retour, nous avons pris les armes. Nous étions sûrs de la défaite, mais convaincus de la Nécessité de notre Geste. S’il le faut, nous mourrons pour que la Bretagne mérite son indépendance. Je plains sincèrement ceux qui n’ont pas lutté d’une façon pure et désintéressée pour une cause…
Je comprends cette soif de vivre qui tourmente certains hommes devant la mort. Leur passé ne se solde que par des jours d’ennui et de néant. Ils ressentent le besoin de vivre longuement pour que leur vie ait le même poids que celle très courte des morts glorieux.
Il n’ y a aucune raison de désespérer quand on n’a pas attendu d’espérer pour entreprendre et qu’on s’est de longue date préparé à accueillir, d’un front égal, les succès et les échecs, la prison et la mort…
Nous avons la certitude, nous qui avons subi tous les affronts, nous qui avons soutenu les assauts du doute, nous qui avons souffert dans notre foi nationaliste et qui sommes aujourd’hui devant la mort, nous avons la certitude que nos combats, nos défaites et notre sacrifice ne seront pas vains.
Nous avons appris la patience et nous savons que ce qui doit arriver n’arrive qu’à son heure; mais nous sentons déjà se lever quelque part dans la patrie bretonne une nouvelle génération nationaliste… et c’est le coeur plein d’ espoir que nous irons au poteau.
J’en étais venu à penser clairement que c’était pour moi une nécessité que de me présenter devant la justice, afin de racheter par mon attitude les fautes des lâches, des faibles et des renégats. Je l’ai décidé sans regret, après avoir mûrement réfléchi."
Léon Jasson

Autel (païen) dédié à Léon Jasson chez Célestin Lainé - Irlande -
( Sur le mur : le Kroaz Du de l'unité)

