Guy Vissault de Coëtlogon
André Geffroy (le grand Geff du kommando de landerneau) dira de lui après la guerre:
"S'il avait fallu liquider 90% des Bretons pour édifier avec les 10% restant une nouvelle Bretagne, une Bretagne régénérée conforme à ses désirs, il n'aurait pas hésiter à le faire".


Photo améliorée par IA
Né à Angers le 21 mars 1921
Fusillé à Paris le 24 avril 1945

24
ans
A l'état civil : Guy VISSAULT
Fils de Thomas VISSAULT (négociant en grains)
il a rajouté à son patronyme le nom de sa mère : Anna De COËTLOGON (employée des postes)
1930 à 1933 : Etudes au lycée d'Angers.
1930 à 1937 : Ecole alsacienne (Paris)
Il poursuit ensuite ses études à l'univesité de Bonn en Allemagne.
L'été 1938 , il se rend en Irlande où il rencontre des étudiants allemands notamment les fères Owen membres de la Keltische Gesellschaft qui lui donnent l'idée de suivre les cours d'études celtiques des professeurs Thurneysen à Bonn et Theil à Rostock.

Il fréquente alors le mouvement breton et s'intéresse à la question irlandaise.
Pendant ses études, Guy Vissault s'engage également activement dans l'Action française.
Suite à sa participation à l'opération "GWALARN" il est arrêté le 25 août 1939, par la police française et emprisonné jusque février 1940

Guy Vissault à bord du Gwalarn d'Hervé le Helloco
A sa sortie de prison il reste chez ses parents jusqu'en juillet 1940.
Il se rend alors à Paris où il s'inscrit, comme de nombreux anciens de l'action française au
MSR (Mouvement social-révolutionnaire).
Vers juillet 1940, Vissault reprend contact avec le mouvement breton.
Contact éphémère et décevant, car ce mouvement "me lassa vite par son état d'esprit top mesquin" dit-il.
Il retourne en octobre 1940 à Paris où, "je me mêlais étroitement à différents groupements politiques, dont le MSR"
Yannick Botrel : Le Bezen Perrot"
Début décembre 1940, Vissault est contacté par le Dr Vogt et accepte de travailler pour l'Abwehr.
Il est intégré au Sonderkommando Herkules dans lequel il retrouve les frères Owen et le Dr von Tevenar, précédemment croisés en Irlande.
Il débute une formation de saboteur rue de longchamp à Paris.
Il est ensuite question d'envoyer Guy Vissault au Canada et en Belgique pour créer des sections de l'Abwehr.
en avril 1941 le sonderkommando Herkules est dissous.
Il est alors contacté par le SD pour une mission dont le but est de Créer une Waffen SS Française à partir d'engagés dans la LVF.
Avec une soixantaine d'autres stagiaires tous d'origine "nordique" (Danois, Belges, Flamands...) il rejoint dans ce but une Junkerschule (école de cadets SS) près de Breslau.
A l'issue de sa formation, en avril 1942, il reçoit le grade de SS oberscharfûrer (adjudant)
En juin 1942, après un échec de créer une unité SS française, Guy Vissault part en mission (en civil) en Pologne et en Russie pour inspecter des unités de la LVF.
1942 -Echec d'une formation SS française
- Mésentente entre les chefs des partis collaborationnistes français (Doriot, Déat, Deloncle...)
- Hostilité de certaines autorités allemandes.
- Niveau de condition physique des hommes de la LVF insuffisant en comparaison de celui requis pour la formation des SS.
Hermann Bickler contacte Guy Vissault en 1943.
Les maquis commençant à prendre de l'ampleur et les attaques contre les collaborateurs se multipliant il lui propose de rejoindre l' Amt VI :
Ausland-SD, Auslandsnachrichtendienst (service de renseignements à l’étranger).
Guy vissault accepte cette proposisition.
Il recrute des agents qu'il va chercher dans le milieu parisien.
Il en convient lui-même :
"Notre recrutement était très mauvais et fourni en majorité par les bandes de Spirito, et des hommes du milieu corse et alsacien."
Il est également en contact avec Laffont chef des gestapistes de la "carlingue" de la rue Lauriston.
Vissault admet sa difficulté à maîtriser une équipe, dont les membres sont surtout motivés par le truandage, particulièrement à l'encontre des Juifs pourchassés par les nazis.
"notre principal travail était de faire la police dans nos propres rangs.
Son groupe a plus particulièrement opéré dans le Morbihan, en Corrèze (Tulle), Limousin, Haute-Savoie (Annecy) et Paris et sa région.
Parallèllement en Bretagne, Vissault met sur pied un groupe à recrutement local.
SOURCES : "Viens rejoindre notre armée" de Yves Mervin
"Le Bezen Perrot" de Yannick Botrel
Arrêté par les FFI à Sens le 21 août 1944, il est transféré en Grande-Bretagne pour être interrogé par les services de renseignements anglais.
Il tente de négocier son sort en proposant de mettre ses réseaux au service des alliés afin de faire tomber les agents du SD.
Sa proposition est refusée.
Il demande alors, à être traité en soldat en étant fusillé et non pas à bénéficier d'une pitié qui le condamnerait à la prison.
Remis aux autorités françaises, il est jugé et condamné à mort.
Après sa condamnation il refusa de demander sa grâce déclarant :
"Un soldat breton ne demande pas sa grâce à un chef d'état français"
Il sera fusillé au fort de Montrouge le 24 avril 1945.

Kervreizh est un mouvement autonomiste breton fondé à Paris en 1938 par Yann Fouéré.
Récupéré en 1985 par Yann-Ber Tillenon, Kervreizh se réclame désormais d'une idéologie philopolitique.

Tombe de Guy VISSAULT au Cimetière de Thiais (Paris)
Fusillé le 24 avril 1945 au fort de Montrouge il fut d'abord inhummé dans une fosse commune (avec les autres fusillés).
En mars 1946 son corps est transféré dans sa sépulture actuelle.
Repose avec lui Gabrielle Vissault (sans "De Coëtlogon") née en 1945 (l'année de la mort de Guy Vissault)
L'épouse de Guy Vissault, Germaine Le Coz, est morte à 25 ans en décembre 1942 d'un cancer.
Quand Guy Vissault l'a épousé, il savait qu'à court terme elle était condamnée.
Au cimetière de Thiais reposent des dizaines de collaborateurs au régime allemand.La plupart ont également été éxécutés au fort de Montrouge.
On y trouve notamment ceux de la "CARLINGUE" de la rue LAURISTON Laffont, l'inspecteur Bonny de l'Affaire SEZNEC. Pierre Loutrel (Pierrot le fou)...