Né à Guiscriff le 19 avril 1922
Inhumé à Guiscriff le 11 février 2018
96
ans
Membre du Service Spécial
de Célestin Lainé.
Centre de Guingamp.
Adhésion au PNB en 1942
Engagement dans le Bezen Perrot en janvier 1944
A la libération condamné à mort par contumace
Arrêté en 1946 il est condamné à 6 ans de travaux forcés
Libéré il crée une importante société de BTP à Sarcelles
RENNES
Arrestation de cinq membres du Bezen Perrot
en octobre 1946 :
- Jean Miniou
- Ernest Kerviel
- André Chevalier
- Joseph Cattelliot
- Raymond Jegaden
13/11/1946
LORIENT
A la cour de justice
Un milicien de la formation Perrot est condamné à 6 ans de travaux forçés
Jean Miniou, 23 ans, dont les parents sont des cultivateurs aisés, propriétaires exploitants de la région de Guiscriff, répond devant la cour de justice du crime d'intelligence avec l'ennemi.
En 1942 il avait adhéré au Parti National Breton.
Il recevait le journal séparatiste "l'heure bretonne" et en janvier 1944, il s'engagera dans la milice bretonne dite
"formation Perrot".
De l'avis même de M. le commissaire du gouvernement, Miniou semble avoir joué dans cette milice un rôle assez effacé.
A-t-il participé aux horribles expéditions dont s'est rendue coupable la milice Perrot?
Il prétend n'avoir jamais été à Saint-Nicolas-du-Pélem où ses semblables ont accompli une besogne si odieuse.
Pourtant, l'un de ses chefs, Geffroy >, exécuté depuis a déclaré qu'il s'y trouvait.
Mais aucune des victimes de cette expédition qui ont eu la vie sauve n'a reconnu Miniou comme l'un des miliciens alors présents à Saint-Nicolas-du-Pélem.
Une autre opération tristement célèbre de la milice Perrot fut celle de Scrignac , en juillet 1944.
Et là Jean Miniou était présent.
Il l'a avoué.
Du reste une personne qui fut momentanément arrêtée à Scrignac, Mme Fercot, l'a formellement reconnu.
Il ne gardait pas les prisonniers, a dit Mme Fercot, il ne pouvait donc que participer aux opérations.
Et qu'étaient-elles ces opérations?
Incendies de fermes, arrestations, assassinats de patriotes...
Mais aucune preuve de participation ne peut être apportée contre Miniou.
Il semble, du reste, n'avoir été qu'un timoré, au point que, le jour du bombardement de Scrignac, tandis que d'autres miliciens Perrot accomplissaient l'affreux massacre du "moulin aux pies", Miniou ne pensait qu'à s'abriter des bombes et s'était caché dans une fosse d'aisance dont il sortit souillé, à sa grande confusion.
Les prisonniers, et en particulier Mme Fercot, furent témoins de cette grotesque aventure.
A Rennes , où il était cantonné, Jean Miniou fut emmené, en compagnie de quelques autres miliciens à tendre des "souricières".
Mail là encore il ne semble pas que des patriotes en aient été victimes.
Au moment de la débâcle allemande, Miniou suivit la milice en Allemagne et se fit rapatrier plus tard en se faisant passer pour travailleur requis.
Il toucha évidemment la prime sans le moindre scrupule.
Condamné à mort par contumace, il continua à se cacher, mais finit par être arrêté.
Alors qu'il était détenu à la maison d'arrêt de Rennes, au cours de l'instruction ouverte contre lui, il chercha à communiquer une lettre à d'autres miliciens arrêtés.
Cette lettre fut découverte et saisie par le gardien-chef.
Miniou l'avait rédigée en breton et demandait à ses camarades de dire qu'il était toujours resté à Rennes pendant les opérations de la milice.
Il parlait de sa "grande famille Perrot" et remerciait d'avance ses complices du mutisme qu'ils observeraient.
Devant ses juges, Jean Miniou apparait comme un grand garçon timide et craintif.
Il répond toujours très distinctement, mais avec un visible embarras, aux questions de M. le président Chotard.
LE PRÉSIDENT : Lorsque vous vous êtes engagé dans la milice Perrot, en 1944, vous ne pouviez ignorer qu'il s'agissait d'une filiale de la Gestapo ?
MINIOU : Je l'ignorais...j'ai été entrainé par des camarades.
- Lorsque qu'on vous avez revêtu d'un uniforme allemand, vous ne deviez plus avoir de doutes ?
- Au début nous étions encore en civil.Quand on nous a distribué des uniformes, il était trop tard pour s'en aller ... On m'a dit qu'on ne pouvait sortir de la formation Perrot que pour le camp de concentration ou le poteau d'exécution, et que, si je désertais, mes parents paieraient pour moi.
Au sujet des expéditions, l'audience n'apporte pas contre Miniou, plus de preuve formelle que l'accusation n'a pu en retenir jusqu'ici.
l'accusé s'explique difficilement sur les véritables raisons pour lesquelles il écrivit sa lettre en prison.
- Je suis très émotif, dit-il, j'ai voulu minimiser au maximum ce qu'on me reprochait...
- Mais si vos camarades n'avaient rien à dire, pourquoi leur demandiez-vous de ne pas parler?
- Ils auraient pu indiquer que j'étais à Scrignac, ce que je n'avais pas encore dit.
Deux témoins à décharge sont entendus : un ancien camarade de l'accusé et sa propre cousine germaine.
M. le commissaire du gouvernement Chedeville prononce un réquisitoire modéré, demandant une peine de 5 ans de travaux forcés.
Deux avocats présentent tour à tour la défense de l'accusé Me Langlais et Me Le Douarec.
La cour condamne Jean Miniou à 6 années de travaux forcés, à l'indignité nationale, à la confiscation de ses biens présents et à venir et à 15 ans d'interdiction de séjour.
SOURCE : Coupure de presse publiée par Françoise Morvan sur son site:
Le conseil municipal, sous la présidence de Michel Salaün, a délibéré mercredi soir sur la cession gracieuse du Presbital Kozh à la commune. On approche donc de l'heureux épilogue d'un litige opposant la commune et les membres de la société civile immobilière (SCI), propriétaires du vieux presbytère et de ses dépendances.
Le maire a alors retracé l'historique d'Ar Presbital Kozh, haut lieu d'échange culturel bretonnant. En 1984, des bénévoles militant pour la cause bretonne se sont associés pour le remettre en état et en faire un lieu d'accueil pour les activités de l'association Kan an Douar. Un bail de vingt ans a été signé pendant lesquels l'association s'est développée, aménageant dans les locaux un centre d'hébergement collectif, organisant des cours de langue bretonne et accueillant des festoù-noz ou des kan ha diskan.
En 2005, aucun accord n'est trouvé entre les actionnaires de la SCI (Jean Miniou, principal actionnaire, Marie-Thérèse Miniou-Hemon, Armand Puillandre, Yann Puillandre, Georges Christien, Geneviève Fichou) et la commune de Landeleau, pour le renouvellement du bail. À la suite de la dissolution de la SCI en janvier 2005, les associés sont devenus propriétaires indivisaires. Jean Miniou et sa femme ont réclamé une expertise immobilière pour vendre le bâtiment et mettre fin à l'indivision.
Sortir de l'impasse
Le maire, Michel Salaün, n'a cessé de dialoguer avec eux depuis 2011 afin de sortir de cette impasse et d'envisager une éventuelle solution amiable. Après réflexion, les époux Miniou ont accepté de céder gracieusement leurs droits dans l'indivision de la commune à la condition que les autres indivisaires fassent de même. L'ensemble des indivisaires, dont certains étaient présents à la réunion, ont donné leur accord et proposent la cession de cet immeuble et de ses dépendances au prix symbolique de 1 € à la commune de Landeleau. Il est demandé également que cet immeuble restauré depuis maintenant trente ans, devenu un centre socioculturel, reconnu pour son engagement au service de la langue et de la culture bretonne, continue à garder cette vocation première.
Le conseil, à l'unanimité, a accepté, la cession de cette propriété au profit de la commune de Landeleau afin de sauvegarder un élément remarquable du patrimoine communal. Il s'engage au nom de la commune de Landeleau, à maintenir au Presbital Kozh, et de manière pérenne, des activités culturelles en langue bretonne.
Ouest-France 21.06.2013