Gilbert Foix
Noms de guerre Bezen Perrot : Eskob - l'évêque
L'évêque Bishop Eskob Chauvaux
Année
d'engagement
1943
Gilbert Foix
Né à Auray le 04 janvier 1925
Mort à Versailles le 24 juillet 1999
Inhumé à Rochefort-en-Terre
74
ans
Membre du Service Spécial
de Célestin Lainé.
Centre de Nantes
Gilbert Foix fait ses études à Vannes.
Influencé par Christian Le Part de Rochefort-en-Terre il adhère au PNB en 1941.
Membre de la lu brezon et du service spécial.
Farouche partisan de la ligne dure (collaboration armée) de Célestin Lainé il s'engage dans le Bezen Perrot en 1943.
Il était réputé comme violent dans la répression des maquisards et aurait participé au massacre de Creney >.
Après le repli du Bezen Perrot sur Tübingen il reste caché en Allemagne.
le 01 avril 1952 il est arrêté à karlsruhe.
Rejugé, il est condamné à la prison à perpétuité.
Malade quand il fut libéré il meurt à Versailles en 1995.
Les mémoires de Gilbert Foix ont été publiées par Ronan Caerléon dans son ouvrage:
" Le rêve fou des soldats de Breiz Atao "
Chapitre :
le soldat maudit - Souvenirs vécus d'un soldat du Bezen Perrot contés par lui-même.
Christian Le Part
C'est très étonnant que Christian Le Part
ne se se soit pas engagé dans le Bezen Perrot.
En mars 1944, Georges Esnol ( EDWIN) > voulant déserter le Bezen Perrot , Christian Le Part accompagnera Maurice Lemoine (MANAC'H) > et Auguste le Deuff (VERDIER) > pour le convaincre, en exercant des pressions et en menaçant sa famille, de retourner dans l'unité.
( ce qu'il fera).
Christian Le Part
Paris 1902 / Rochefort-en-Terre 1944
Militant nationaliste très actif
Officier de la la Lu Brezon
Responsable de secteur au PNB
exclus du parti car partisan
de la ligne dure de collaboration
Lainé / Guieysse
Assassiné le 26 mai 1944
Christian Le Part raconté par son ami Gilbert Foix
" J'ai adhéré au PNB dès l'âge de seize ans.
Je connaissais le mouvement d'avant-guerre par Christian Le Part, mon aîné, qui tomba assassiné en mai 1944.
Nous étions voisins, Christian demeurait à Rochefort-En-Terre et moi, Gilles Eskob ( pseudo de Gilbert Foix ) à Redon.
Christian pour moi, un homme exceptionnel, une figure de proue.
Il a influencé tout mon destin breton aussi dois-je d'abord l'évoquer au départ de ma fantastique aventure.
Très "Doué a memm Bro", chouan vannetais ( sur ce plan je ne le suivais pas...) .
C'était un homme total, aux dons les plus divers : peintre, photographe de talent, sculpteur ébéniste.
Tous les meubles de sa gentilhommière rochefortaise où tant de militants sont passés, c'est lui qui les avaient fabriqués; un artisan, donc un fils de roi, comme eut dit le père d'Olier Mordrel.
UN BRETON MARGINAL
Au physique, très grand, large d'épaules, il portait les cheveux longs, d'un beau châtain roux, très longs pour l'époque.Il avait des yeux gris vert rieurs.Il aimait à se moquer des choses, des gens, de lui-même. (ce dernier trait n'est pas trè courant dans le mouvement breton).
Sportif, footballeur de classe, fou du volant sur de drôles de machines rafistolées par ses soins selon des méthodes personnelles.
Ce Breton, né à Paris, d'une famille originaire de Lamballe, accompagna très jeune ses parents à Rochefort-En-Terre où son père devait être de longues années durant, pharmacien.
Vers sa vingtième année, Christian entra au mouvement "Breiz Atao".
C'est lui, mon aîné qui m'y entraina par la suite.
Son indépendance d'esprit et sa nature bohême en faisaient un militant indiscipliné tant avant que pendant la guerre.
Il rompit avec la "maison de Cornouaille" (direction Delaporte du PNB) quand Marcel Guieysse, que nous vénérions eut claqué la porte. Lorsque j'appris sa décision, je m'écriai : "enfin" !
J'avais grandi dans l'orbite de Christian, lu Breiz Atao et bien d'autres revues d'action bretonne.
Ce grand camarade me fascinait par sa gouaille, son non-conformisme.
Son comportement tranchait avec celui des "pisse-froid" que je devais connaître dans l'EMSAV
Il se montrait implacable dans la lutte, méprisant envers les lâches trop nombreux dans nos rangs vers la fin.
Lors il avait des colères terribles, quoique trouvant toujours des circonstances atténuantes à nos ennemis.
Pourtant, il recherchait volontiers le contact et il savait se bagarrer en sportif quand l'accrochage se présentait.
un certain jour à Mauron, une bande d'énergumènes nous cerna.Il en envoya sept sur dix au tapis.Le troisième témoin de cette mêlée Etienne Guehenneuc est mort après avoir été torturé au bagne d'Eysses à la libération.
Je me réjouis quand Christian décida de rompre avec les modérés, peu de temps avant la création du Bezen.
Il était un intime de Lainé et officier de la Lu Brezon.
Trop marginal pour être militaire Christian ne rejoignit pas le Bezen à temps.
Peut-être alors eût-il survécu ?
Irlandais par sa fantaisie, Prussien par sa rigueur, Breton "penn-kil-ha-troad" (de la tête aux pieds) , modeste et courageux, mystique et bon vivant.
Je reste heureux d'avoit été son ami.Si je ne l'avais pas connu, mon destin eut été tout autre.Aux côtés de Christian et grâce à lui, j'ai rencontré l'Histoire.
A Rennes, huit jours avant sa mort, lorsque je le vis pour la dernière fois, avait-il un pressentiment pour me formuler ainsi son amitié :
" Au fond, pendant toutes ces années exaltantes, je n'ai pu compter que sur toi et sur Manac'h "( Maurice Le Moine )"
Manac'h fut le meilleur militant du Bro Gwened ( pays vannetais ).
Mais par une chaude soirée de mai 1944, à Rennes, je montais la garde devant le quartier Sévigné : soudain une moto dan la nuit.Je reconnus Docteur ( Louis Guervenou ), le messager du Bezen qui venait du quartier Lesage ... Christian Le Part venait de tomber à 42 ans pour la patrie bretonne.
Assassiné par ceux du camp français comme étaient tombés avant lui Yann-Vari Perrot, Kerhoas, Bricler et comme tomberont d'autres après lui ".
SOURCE : le soldat maudit - Souvenirs vécus d'un soldat du Bezen Perrot contés par lui-même.