Adolphe Duparc
Né à Lorient le 06 février 1857
Mort à Quimper le 08 mai 1946
En octobre 1866 il entre au Petit Séminaire de Sainte-Anne d’Auray, puis au Grand Séminaire de Vannes.
Ordonné en 1880, il occupe alors des postes de précepteur, professeur de religion et d’anglais au Petit Séminaire d’Auray.
Brillant et charismatique professeur, il organise des conférences populaires, puis est promu en 1895 curé de Lorient, pour treize ans.
Il s’y investit dans la défense de l’Eglise par les moyens du droit, jamais par la violence ou l’exaltation, publie un bulletin paroissial très diffusé, et organise une messe d’hommes ou l’on se presse pour écouter des sermons d’une éloquence rare.
Cheveux mi-longs, attitude de seigneur, manières théâtrales, orateur hors pair nageant dans le verbe, il ressemble à une gravure du XIXe siècle et impressionne durablement les fidèles qui l’approchent.
Nommé à Quimper en 1908, le plus jeune évêque de France marque en profondeur la vie du diocèse.
Evêque de terrain, il sent particulièrement bien les mouvements et menaces qui pèsent sur une société chrétienne et bretonne pourtant encore largement préservée.
Par la fondation de 110 écoles libres, il fait de la question scolaire un enjeu majeur. L’encadrement du jeune chrétien se poursuit dans sa vie adulte par un développement sans précédent de l’action catholique et des œuvres.
L’évêque s’acharne à défendre la chrétienté des périls extérieurs, en voulant tout d’abord sauver les bonnes mœurs.
Il s’élève en 1932 contre les danses, les salles de bal, la mixité scolaire ; fait campagne contre l’alcoolisme… Contre le déracinement de l’émigration, il incite les candidats au départ à rester au pays, crée des structures d’accueil appropriées, (paroisse bretonne de Paris, Mutualité bretonne, aumôneries de bretons).
Hostile au modernisme, se méfiant des démocrates, Mgr Duparc conserve une ligne loyaliste, toujours très romaine et s’assure le contrôle d’un clergé parfois rebelle.
La Bretagne prend une place toute particulière chez le prélat.
Nommé évêque, il se choisit une devise bretonne, « Meulet ra vezo Jésu Krist » (Loué soit Jésus-Christ).
La défense de la culture bretonne fait partie d’une volonté globale et traditionnelle d’enracinement du chrétien à sa terre.
Le mouvement catholique Bleun-Brug y contribue, tandis qu’une place particulière est dévolue à la langue dans les écoles libres.
Il réhabilite les saints bretons, appuie les causes de béatification de Michel Le Nobletz et de Julien Maunoir, déploie un ensemble de catéchismes et cantiques en breton.
Cet entrain pour le régionalisme ne le pousse cependant pas plus loin. En 1940 il ne suit pas certains de ses prêtres trop avancés dans l’aventure autonomiste un moment encouragée par l’Allemagne, et condamne sans appel leur attitude : « Jamais breton ne fera trahison ».
Par loyalisme, il se rallie au régime de Vichy, n’autorise pas certains de ses prêtres à entrer en résistance, mais condamne volontiers l’Occupant.
Gisant de Monseigneur Adolphe Duparc en la cathédrale Saint-Corentin de Quimper