Camarades de la formation Perrot je vous salue
Je salue en vous la première formation bretonne armée, depuis la disparition de l'armée chouanne.Plus heureux que ces derniers combattants bretons dont le courage fut exploité pour des fins étrangères, ni les calomnies, ni les mensonges qui vous assaillent depuis trois mois ne parviendront à vous enlever la conviction que vous luttez, D'ABORD ET AVANT TOUT POUR NOTRE PATRIE LA BRETAGNE, en pleine et loyale collaboration avec l'allié allemand.
Il n'y a que les esprits enchaînés à un monde révolu qui peuvent imaginer que la Bretagne peut s'isoler des évènements européens et constituer un monde minuscule qui le jour venu traitera sur pied d'égalité avec le vainqueur de cette guerre.
Pour nous ce vainqueur ne fut jamais douteux.L'Allemagne gagnera cette guerre.Mais naturellement ceux dont tout le génie politique est l'opportunisme préfèrent miser sur deux sinon sur trois tableaux, car ils sont même prêts à tendre la main aux communistes à l'égard desquels ils évitent déjà avec soin toute critique, et cela dans un pays aussi profondément anti-communiste que la Bretagne.
Ce n'est pas parce que nous croyons que l'Allemagne sortira victorieuse du gigantesque conflit que depuis le premier jour de la guerre nous sommes à ses côtés.
Notre choix ne releve pas de l'opportunisme, mais d'une conception commune sur des points essentiels.Le "devenir" germanique n'est-il pas à comparer à ce "messianisme celtique" qui, hier rêverie sans suite, est devenu, le "devenir breton".Qui l'aurait cru possible en 1919 ? Il ne fallut que quelques jeunes hommes pour oser.Leur foi a été communicative.Elle créa cette aspiration qui saisit le jeune breton tout entier et qui a fait d'une nation moribonde, sinon morte, un peuple ayant retrouvé, au moins chez une élite qui n'a cessé de grandir, avec le goût de vivre, la volonté de puissance.
Il y aurait encore beaucoup à dire.Bornons-nous et disons encore que nous combattons aux côtés de l'Allemagne parce qu'elle défend des valeurs de civilisation qui sont nôtres, contre la liquéfaction individualiste française et le matérialisme communiste où anglo-américain.
Mais de toute évidence, un long et dur chemin se présente aux patriotes bretons.Il faut dire les choses telles qu'elles sont et non se griser de mots.La Bretagne quoiqu'engagée enfin sur la voie de la guérison, est encore si faible qu'elle a besoin de l'aide d'un grand pays en possession d'une grande culturequi ne peut être que l'Allemagne.C'est là une vérité éclatante.Car enfin personne, je pense, ne compte plus sur la France, qui nous ayant mis à un doigt de l'asphyxie, ne nous offrira pas le ballon d'oxygène.d'ailleurs "LA FRANCE EST MORTE...LA FRANCE EST MORTE ET LE RESTERA AUSSI LONGTEMPS QUE NOUS VIVRONS ET PEUT-ÊTRE ENCORE BIEN PLUS LONGTEMPS", nous a appris le maréchal Smuts >
Et qui aurait la sottise de croire que les anglos-saxons pourraient s'intéresser aux "revendications" de la "Petite Bretagne", s'ils étaient gagnants (ce qui ne sera pas), alors qu'ils devraient engager sur-le-champ une troisième guerre mondiale, contre l'URSS, cette fois.Qu'au reste les anglais sont par nature hostiles à toute renaissance celtique, et quant aux USA, on estime que ces revendications de petits peuples n'offrent aucun intérêt constructif.Il y a un monde entre les conceptions de "business" qui président à Washington à l'organisation de la guerre, et au nouvel ordonnancement de la planète après-guerre, et notre conception celto-germanique, où le héros tient la première place dans l'état et met au pas le marchand et le financier.
Après un détour de trois années, nous revenons sur la bonne route.Au cours de ces années où beaucoup de dévouement s'est dépensé chez les militants, et dont le bilan sera à faire, le bluff, un optimisme et une discipline de commande, grâce à quoi on tenta de créer une mystique du "Chef", absolument étrangère au tempérament breton, remplacèrent presque toujours audace, initiative, sens et courage politique.Au cours des derniers mois de 43, cette situation ne fit qu'empirer au point de devenir intolérable.
Cette période est aujourd'hui périmée.Une nouvelle unité se forme QUI NE CHERCHE POINT LE NOMBRE, MAIS LA QUALITÉ.
La Situation est déjà toute clarifiée, en revenant à la politique de BREIZ ATAO qui était toute de clarté.Cette politique consistait, au point de vue extérieur, à rechercher l'appui allemand.Nous y avons travaillé avec d'autres pendant près de vingt ans et quoiqu'on en ait médit, cette politique menée par nous et O.Mordrel durant la "drôle de guerre" a donné ses résultats.Certains de ceux qui renient aujourd'hui leur sympathie pour l'Allemagne pour tenter de se "blanchir" et combattent la Formation Perrot, ont oubliéque s'ils sont en Bretagne, c'est A LA POLITIQUE DE BREIZ ATAO QU'ILS DOIVENT LEUR LIBÉRATION DEPUIS TROIS ANS ET DEMI.C'est un résultat de la politique BREIZ ATAO DONT ILS JOUISSENT ET QU'ILS DEVRAIENT ÊTRE LES DERNIERS A OUBLIER !
Pour revenir à 40, sans doute avions-nous visé plus haut et voulions-nous davantage.Mais la Bretagne de 1940 méritait-elle mieux? et ne devons-nous pas nous féliciter aujourd'hui que la création prématurée d'un Etat Breton en 40 ne se soit pas faite, car sous quel discrédit ne se serait-il pas effondré, portant le poids de l'impopularité des mesures de rationnements de toute sorte.On sait ce qu'il est advenu du gouvernement de Vichy, qui disposait cependant d'une armature administrative, alors qu'il nous eût fallu TOUT IMPROVISER avec un personnel trop PEU NOMBREUX et SANS EXPÉRIENCE.
Nous voulions forcer le destin, le destin sait sagement nous faire attendre.Il nous apprend à patienter, sans rien enlever de notre volonté incoercible de construire notre édifice.
Celui-ci ne serait qu'un fragile château de cartes s'il ne s'appuyait sur la force.La force est maitresse de l'histoire.Ceux qui veulent l'ignorer et prétendent s'en remettre au "droit"et à l'action verbeuse sont des idéologues sans intérêt.
Vous êtes le premier noyau de cette force sans laquelle il n'y aura jamais de Bretagne.
Vous avez à supporter les misères du soldat et à mettre votre vie en péril, mais vous serez à la hauteur de la réputation du soldat breton qui fait de lui L'UN DES PREMIERS SOLDATS DU MONDE.
Je place ma confiance en vous, sachant que vous servirez dans la Formation Perrot, dont le nom seul est l'évocation même de la vie héroïque, avec Honneur et Fidélité.
Et vous aurez devant l'histoire l'immense honneur d'avoir été les premiers soldats de l'armée bretonne gardienne de notre sol et de notre liberté.
BREIZ ATAO ( nevez-Hañv 1944 )
F.DEBAUVAIS
Mort de la tuberculose le 20 mars 1944 à Colmar,
Fransez Debauvais ne verra pas son texte publié dans le numéro de Breiz Atao de mai 1944.
Olier Mordrel dira que Fransez Debauvais a rédigé le document le plus compromettant de son existence.
- Les troupes soviétiques venaient d'entrer en Pologne.
- La wehrmacht abandonnait Novgorod et Leningrad.
- Les troupes américaines avaient reconquis les îles marchall.
- Joukov avait pris l'offensive en Ukraine.
- Cassino était tombé aux mains des alliers.
- En France, d'une semaine à l'autre on s'attendait à un débarquement anglo-américain.
Les nationalistes bretons avaient dû choisir l'allié allemand sachant qu'ls prenaient le bénéfice d'une victoire allemande ou le risque d'une défaite.
L'engagement était inéluctable.
A la veille de sa mort, Fransez Debauvais croyait-il encore à la victoire allemande comme il l'exprimait dans son testament politique ?Espérait-il la mise en action d'armes secrètes allemandes ?
Les adversaires de Célestin Lainé ont accusé celui-ci d'être l'auteur du document ou de l'avoir tronqué pour servir sa politique jusqu'auboutiste à travers le Bezen Perrot.
Le testament de Fransez Debauvais est cependant dans la ligne de son caractère et de sa conscience.
Source : Le rêve fou des soldats de Breiz Atao
Ronan Caerléon
Pourquoi ce renforcement déclaré dans l'alliance politique et militaire de "Breiz Atao 1944"
avec l'Allemagne au moment où les armée du Reich connaissaient des revers sur tous les fronts ?
" l'homme qui fit tomber Hitler "
Gueorgui Joukov
commandant de l'armée rouge