Affaire Louis Nuss
1 - Chute du réseau TURQUOISE - BLAVET
A la mi-avril 1944 la centrale Phidias, qui coiffait à Paris plusieurs réseaux dont Turquoise est anéantie.
Dans le même temps à Rennes, Charles Geffroy (qui sera condamné à mort et fusillé en 1945) vend à la gestapo, pour 80 000 francs, l'adresse du 11 rue Gutenberg comme lieu d'allées et venues suspectes.
C'est l'adresse de Louis Nuss.
Le 16 mai 1944, le SD se présente au 11 rue Gutenberg.
En l'absence de Louis Nuss son épouse Fernande et son fils sont arrêtés.
Lors de la perquisition une forte somme d'argent est trouvée et laissée sur place.
2 - Le Vol
Après les perquisitions,la garde de l'immeuble de la rue Gutenberg est confiée à trois membres du Bezen Perrot : Patrick Rivoalen,Albert Herry et Paul Cherel.
Avec la complicité d'un certain Gustave Cheneval dit Tatave le quatuor dérobe 200 000 francs.
3 - L'arrestation des voleurs
Breuer du SD et le collaborateur Claude Geslin découvrent ce vol.
Selon l'historien Yannick Botrel ( "le Bezen Perrot") Gustave Cheneval et Patrick Rivoalen sont remis
au Bezen Perrot.
Une violente correction leur aurait été administrée..
Lors de sa déposition Louis Guervenou (DOCTEUR-CARTON) expliquera que, suite à cette affaire,
le Bezen Perrot exécutera Patrick Rivoalen -
il serait revenu de cette déportation en 1936 (Yannick Botrel "le bezen Perrot" ).
L'historien Kristian Hamon a pu suivre la trace de Cheneval (registre d'écrou du tribunal de Rennes)
mais pas celles de Herry et Chérel -
ils faisaient partie de l'armée allemande et ont probablement été déportés en Allemagne et traités en tant que soldats fautifs.
Sont-ils revenus d'Allemagne ?
Charles Geffroy
Dénonciateur du réseau Nuss
Ouest-france 18 janvier 1945
Dramatiques conséquences d'une sordide histoire de maîtresse commune à un vieux collabo (Charles Geffroy) et un jeune résistant (Yvon Jezequel) .
Convoitise de l'argent de la riche famille Nuss.
Aucun lien familial entre Charles Geffroy et
André Geffroy (Bezen Perrot) →
André Geffroy (Kommando de Landerneau) →
C'est devant un public nombreux que se déroule le troisième et dernier acte du drame dont Charles Geffroy est le principal acteur.
Charles Geffroy avait été condamné, en effet, par le tribunal militaire de la XIème région à la paine capitale.
La cour suprême militaire ayant cassé le jugement pour vice de forme renvoya l'affaire devant le tribunal militaire d'Angers qui, se déclarant incompétent, renvoya à son tour les débats devant la cour de justice de Rennes.
L'accusé agé de 62 ans, était en 1943 directeur du centre d'entr'aide d'Ille-et-Vilaine, des travailleurs français en Allemagne et avait à son service une jeune fille de 21 ans, Mlle Le Tallec, qui devint bientôt son amie.
Trop confiante cette dernière lui révéla l'existence d'un poste de T.S.F dans le grenier de la maison habitée par sa mère et Mme et M. Nuss.
Geffroy, alors, pour se débarasser dit-il d'un prétendu rival Yvon Jezequel, l'un des servants de ce poste émetteur fit part de ces révélations à un de ses amis secrétaire de la L.V.F et au fameux Schwaller chef de la milice.
Un mois er demi après, le 14 avril 1944, la police allemande cernant l'immeuble procéda à l'arrestation des dames Le Tallec et Nuss et de M. Yvon Jezequel dont, de tous trois on est actuellement sans nouvelles.
M. Nuss qui était alors à Paris échappa à cette rafle.
Deux jours plus tard Mlle Le Tallec était à son tour arrêtée.
Geffroy, pour sauver son amie, entra en contact avec la gestapo et la fit libérer non sans qu'elle fut obligée de déposer une somme de 75.000 fr. qui lui avait été remise après l'arrestation fr Mme Nuss pour subvenir aux besoin des enfants de cette dernière.
Geffroy seul, a pu indiquer à la gestapo que Mlle le Tallec était en possession d'une telle somme.
Mlle Le Tallec fait savoir à la cour que Geffroy dépensait environ 1.000 Fr. par jour et que ce n'était pas les 4.000 fr. mensuels qu'il gagnait au centre d'entr'aide qui pouvaient combler toutes ses dépenses.
Geffroy, d'ailleurs, aurait été obligé de faire un "prélévement" de 50.000 fr. sur la caisse du centre au moyen de faux en écriture.
D'autre part, Geffroy aurait insisté pour connaitre l'adresse me M.Nuss à Paris.
M. Nuss révèle les coséquences particukièrement graves de cette dénonciation qui provoqua la découverte de sept autres postes émetteurs, l'arrestation de nombreux patriotes et l'annantéissement peu de temps avant le débarquement, de l'un des réseaux de renseignements les mieux organisés de la région.
M. le commissaire du gouvernement après un réquisitoire implacable, réclame la mort pour ce débauché, ce faussaire et ce traitre par cupidité.
"les traîtres doivent payertet la dette de Geffroy s'inscrit en un seul mot : la mort".
Me Bricault, dans sa plaidoirie qui soulève des remous dans l'assistance, essaie en vain de placer cette affaire sur le terrain passionnel et la cour, après délibération répondant affirmativement à la question posée, codamne justement Geffroy à la peine capitale et à la dégradation nationale.
Charles Geffroy sera fusillé le 06 février 1945
Patrick Rivoalen
Nom de guerre Bezen Perrot : (Guy) MORGAN
- Exécuté par le Bezen Perrot suite à l'affaire Nuss ( selon Louis Guervenou)
ou
- Déporté en Allemagne d'après l'historien Yannick Botrel ("le Bezen Perrot")
Opérations auxquelles il a participé
Albert HERRY
Nom de guerre Bezen Perrot : RODELLEC
Déporté en Allemagne suite à l'affaire Nuss.
Opérations auxquelles il a participé
Gustave Cheneval
Agent de la gestapo