Arrestation de Maurice Prestaut
09 mai
1944
Déposition d’Anne Macé
Depuis 1943 j’appartenais au mouvement "Défense de la France".
J’étais en relation avec le chef régional Maurice Prestaut, dit "Le Braz", "Patro" ou "Laforgue".
Nous savions que nous étions surveillés depuis un certain temps, car presque chaque semaine une arrestation de produisait dans notre groupe.
Le 9 mai 1944, vers 18 h ou 18h30, Maurice Prestaut s’était rendu dans une maison de la rue de Châteaudun chez les époux Ladoumègue dont le domicile servait de boîte aux lettres pour la Résistance.
Or la Gestapo avait arrêté la veille les époux Ladoumègue et avait tendu une souricière dans leur appartement.
Prestaut a été arrêté, il s’est défendu et a tué d’un coup de revolver un des membres de la Gestapo et a blessé l’autre à l’épaule en lui enlevant deux doigts de la main gauche.
Les trois membres de la Gestapo qui ont procédé à cette arrestation étaient en réalité trois Français de la milice Perrot en uniformes allemands.
Ceci m’a été raconté par la suite par Maurice Prestaut.
Les membres du Bezen Perrot présents :
- Augustin le Dœuf - Il sera abattu par Maurice Prestaut.
- Goulven Jacq - Blessé à la main gauche, il perdra trois doigts.
- Joseph Morvan
Au siède du SD, Maurice Prestaut sera torturé par Marcel bibé, Michel Chevillotte, Roger Legendre et Ange Péresse.
La violence fut telle que les Allemands finirent par interdire aux hommes du Bezen Perrot tout contact avec le prisonnier.
Maurice Prestaut (Chef du mouvement Libé Nord en Ille-et-Vilaine)
chargé par Philippe Viannay principal dirigeant du mouvement Défense de la France d’organiser le mouvement en Bretagne.
Devenu le chef du mouvement Libération-Nord en Ille-et-Vilaine, il était membre de son état-major.
Nommé délégué régional, il œuvra à l’unification de la Résistance non communiste.
Il créa, dans toute la Bretagne, des réseaux de renseignements et de liaison, et notamment dans les secteurs de Rennes, Saint-Brieuc et du Nord-Finistère.
Maurice Prestaut recruta Claude Jussieu un jeune agent de liaison de dix-sept ans qui donna son réseau.
Incarcéré à la prison Jacques-Cartier, Maurice Prestaut parvint à garder le silence sur les activités de son réseau malgré les tortures.
Il sera fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier de Rennes.